Les Nuits de la peur bleue by Éric Fouassier

Les Nuits de la peur bleue by Éric Fouassier

Auteur:Éric Fouassier [Fouassier, Éric]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature française, Policier historique
Éditeur: Albin Michel
Publié: 2023-05-30T22:00:00+00:00


Note

1. Il s’agissait en fait de formes beaucoup moins graves, des gastro-entérites saisonnières avec diarrhées profuses probablement dues à des salmonelles.

21

Valentin fait le point

– Résumons-nous. Pour l’heure, nous nous retrouvons d’un côté avec trois meurtres singuliers sur les bras. Les victimes étaient toutes de petites gens, mais aussi des morts en sursis puisque atteintes d’une forme aiguë de choléra. Leur meurtrier les a charcutées post mortem et a prélevé un organe différent sur chacune d’entre elles. De l’autre côté, nous avons un médecin réputé, directeur du Comité de salubrité, qui disparaît, victime vraisemblablement d’un rapt. Son corps est retrouvé moins d’une semaine plus tard à l’ancien domicile de l’une des premières victimes, à laquelle pourtant aucun lien ne semblait l’unir. Deux hommes habillés en bourgeois et se déplaçant discrètement dans un coupé l’auraient déposé là au beau milieu de la nuit. Si le cadavre n’a pas été mutilé, lui aussi était atteint d’un choléra extrêmement avancé. Mais ce n’est pas tout, il était également frappé d’une forme très virulente de peste. Enfin, grâce à vous, François, nous savons désormais que les deux collègues de Chantourné qui se sont volatilisés ont eux aussi été enlevés.

Dans son bureau mansardé, au dernier étage de la préfecture, Valentin tenait une sorte de conseil de guerre en compagnie d’Aglaé et de Vidocq. En l’espace de deux jours, ce dernier avait recueilli de précieuses informations au sujet des deux académiciens dont on était sans nouvelles depuis le lundi. Les éléments qu’il avait rassemblés permettaient de conclure que les deux disparus avaient subi le même sort que Maxime de Chantourné. Le premier, Claude Villeneuve, était un chimiste d’une soixantaine d’années. Célibataire, il partageait un logement avec sa sœur, une bigote rancie, dans un immeuble de la rue Vaugirard. Des témoins l’avaient vu monter dans une voiture, durant la matinée du lundi, à la hauteur du Petit-Luxembourg. Il était accompagné d’au moins un autre homme, qui le serrait de près. Depuis, Villeneuve n’avait plus donné signe de vie. Le second se nommait Nicolas Lécuyer-Manson. Il exerçait comme médecin dans une clinique proche de la place Vendôme. Au dire de son épouse, un patient s’était présenté le même jour, en début de soirée, à leur domicile. Affolé, l’homme prétendait habiter deux rues plus loin et avoir besoin d’aide pour sa femme sur le point d’accoucher en avance sur le terme prévu. Bien que celui-ci ne soit pas l’un de ses patients habituels, Lécuyer-Manson avait écourté son dîner, attrapé sa trousse d’urgence et filé là où l’appelait son devoir. Sa moitié avait veillé toute la nuit en attendant son retour, mais le praticien n’était pas rentré et ne s’était pas manifesté depuis. Vidocq avait tenté d’obtenir une description de cet inquiétant visiteur du soir. Mais Mme Lécuyer-Manson, tout occupée à préparer les affaires de son mari pour cette sortie imprévue, ne lui avait accordé qu’une médiocre attention. Elle avait décrit un individu d’une trentaine d’années, de taille moyenne, dont le trait le plus marquant était une barbe noire très fournie.

– Il s’agissait probablement d’un postiche, commenta Aglaé.



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